En 2021, l'association Droit Accessibilité Mobilité Métropole Orléans a engagé des recours contentieux contre la requalification de plusieurs rues d'Orléans Métropole. Aujourd'hui, le tribunal administratif d'Orléans nous donne raison : les aménagements des rues Landreloup et Porte-Dunoise à Orléans, ainsi que de la rue Gambetta à Saint-Jean-de-la-Ruelle, ne respectent ni les normes d'accessibilité ni les obligations en matière d'itinéraire cyclable.

Nos bénévoles avaient recensé des dizaines de non-conformités dans ces rues, compromettant directement la sécurité des usagers les plus vulnérables : personnes à mobilité réduite, piétons et cyclistes. Pourtant, nos alertes ont été ignorées, voire moquées, par certains élus locaux. Aujourd'hui, la justice reconnaît leur bien-fondé.

Le tribunal a condamné Orléans Métropole pour non-respect de l’article L228-2 du Code de l’environnement et enjoint à la métropole de créer des aménagements cyclables réglementaires. Concernant l'accessibilité, bien que les cheminements piétons ne soient pas conformes, la Métropole avait obtenu une dérogation préfectorale lui permettant d’outrepasser les normes en vigueur. Nous avons demandé une rencontre auprès de la préfecture pour faire cesser ces dérogations.

Ces trois rues ne sont malheureusement que quelques exemples représentatifs des aménagements de voirie “à l’orléanaise”. D’autres axes, comme la RD2157 à Ingré, la rue Debacq à Saran ou la rue des Beaumonts à Orléans, souffrent des mêmes travers : priorité donnée aux places de stationnement et aux voies motorisées au détriment des mobilités actives. Résultat : des déplacements piétons et cyclistes toujours plus compliqués et souvent dangereux.

Nos préoccupations étaient justifiées. Selon l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, Orléans détient le triste record de la métropole la plus meurtrière pour les cyclistes en proportion de sa population. Ce n’est pas un hasard. C'est la conséquence directe d’aménagements inadaptés : trottoirs et pistes cyclables trop étroits, discontinus et encombrés, mettant en péril la sécurité des plus vulnérables.

Il est urgent que les décideurs réagissent. Orléans Métropole doit enfin prendre au sérieux les politiques d’aménagement et de mobilité. Elle dispose pourtant de plans ambitieux – Plan de Déplacements Urbains, Plan Vélo 2019 et bientôt un Plan d’Aménagement de la Voirie et des Espaces (PAVE) –encore faut-il les appliquer avec conviction et cohérence.

Les bénévoles de notre association restent disponibles pour apporter leur expertise d’usage aux élus et aux services techniques. Depuis notre création, nous formulons des propositions concrètes pour une circulation plus sûre et inclusive. Orléans Métropole a les moyens d’opérer ces transformations. Ce qui manque, c’est la volonté d’agir. À défaut, le strict respect de la loi serait un minimum. C’est précisément le sens de la décision du tribunal administratif.

Les élus d’Orléans Métropole doivent désormais placer les aménagements au cœur des politiques de sécurité routière et de mobilité. Cela passe par le respect des obligations légales et par un dialogue sincère et constructif avec les associations engagées sur ces enjeux cruciaux.

Références :

•  Décision du Tribunal Administratif d’Orléans n°2202156 en date du 18.02.2025 pour la rue Gambetta à Orléans et Saint-Jean-de-la-Ruelle

•  Décision du Tribunal Administratif d’Orléans n°2200253 en date du 18.02.2025 pour la rue Landreloup à Orléans

•  Décision du Tribunal Administratif d’Orléans n°2301327 en date du 18.02.2025 pour la rue Porte-Dunoise à Orléans